tenue+ Il court comme un malade, le cœur bat la chamade, il va lui faire un ravalement de façade. Reira l’a appelé il y a dix minutes en pleurs, Kao entendait bien qu’un crevard était entrain de la menacer. Alors il sortit directement de chez lui pour courir au love hôtel, écœuré rien qu’à l’idée que sa sœur puisse fréquenter ce genre de lieu. Même quasiment à court de souffle, le brun ne s’arrête pas. Il entre dans la bâtisse, se foutant bien de ce que peut dire le gérant de la bâtisse et monte à l’étage concerné. Et il l’entend gueuler, ce connard. Il n’hésite pas une seule seconde avant d’entrer en vacarme dans la chambre et de prendre cette enflure par le col et de le plaquer au mur. Il jette un œil à sa sœur, dont le maquillage humide dévaste le visage, assise au sol, puis il se concentre à nouveau sur l’enfoirée avant de lui coller un poing dans la figure, puis un autre. L’autre essaie de répondre, mais éméché, il n’est pas assez vif. Déchaîné, Kao se lâche sur l’inconnu, le fait tomber au sol et le rue de coups. Kao n’est pas d’un tempérament violent au naturel, seulement, il devient fou de rage dès que l’on touche l’un de ses proches. Enfin, il se saisit une nouvelle fois de son col pour le jeter hors de la chambre et de le faire dévaler les escaliers. Le jeune homme retourne dans la chambre de l’hôtel avant de la fermer à clé. Son regard énervé croise celui-de sa sœur avant qu’il ne la prenne par le poignet pour le tirer vers la salle de bain. Il lui jette une serviette à la figure et s’assoit contre le rebord de la baignoire. Les mains de sa soeur tremblaient, sûrement un mélange entre peur et manque de drogue... « Lave ta tronche, t’es moche. » Il tente de se calmer, mais c’est trop dur. « T’abuses, sérieux ! Tu peux pas comprendre un jour que ton mode de vie c’pas l’bon ? Que t’as l’air d’une cruche dans ces moments là ? » Il soupire avant de sortir de la salle de bain pour s’asseoir au sol, hors de question qu’il se foute sur un lit où sa sœur aurait eut un ébat sexuel il y a peu. « Je serai pas toujours là pour t’aider. » Mensonge, ne pas aider sa sœur, ça lui est impossible.

tenue+ Reira se fout de sa gueule. Elle qui est capable de buter un gars de sang froid se serait laissée simplement faire par un enfoiré ? La drogue devait bien l’avoir amochée ce soir là. Il observe son visage, clairement pas satisfait du nettoyage. Il retourne dans la salle de bain, mouille la serviette et revient dans la chambre pour faire s’asseoir sa sœur sur le lit, avant de délicatement essuyer les traces de maquillages restantes sur le visage de Reira. « Reira j’y crois pas. Tu zigouilles des gars trois fois plus baraqués que toi sans avoir peur et tu oses me dire que tu t’es pissée dessus devant lui et que tu t’es laissée embarquée par lui, trop faible ? »  Encore une fois il s’énerve et jette nerveusement la serviette à terre. Il se défait de sa veste afin de la jeter sur sa sœur pour qu’elle s’en vêtisse, la voir vêtue comme ça le dégoûtait. « T’es ma sœur bordel ! Quel frère supporterait voir sa sœur se faire frapper et baiser comme une truie ? P’tain mais rends toi compte à quel point t’es minable là ! » Nerveux, il donne un coup de pied enragé à une corbeille qui traînait là puis il fouille dans le sac à main de sa sœur pour en sortir des cachets. Il en sort un d’un sachet et le lui tend – sachant bien qu’elle n’irait pas mieux sans, et là-dessus, il ne peut pas trop râler, lui-même s’enjaille parfois à l’aide de cachet, mais il évite ceux qui rendent dépendants, comme ceux-là. Puis il lui donne une bouteille d’eau. « Pourquoi… Pourquoi tu veux pas qu’on soit tranquille ? Du repos, t’en veux pas ? » demande-t-il un peu plus calmement qu’auparavant, exaspéré, et sans trop d’espoir.

tenue+ Au lieu d'avoir pitié, Kaoru se sent bouillir. Mais qu'est-ce qu'elle lui raconte? Elle aime tuer? Et en plus des mauviettes? C'est quoi cette femme? Est-ce vraiment sa soeur? Il ne veut pas y croire mais c'est bien pourtant ce qu'elle est devenue, une enragée, une vraie. Le Japonais soupire. « Tu m'saoules, t'es pas logique... » Kaoru en a marre, il a vraiment l'impression de parler à un mur tous les jours, de toujours revivre les mêmes scènes, de parler un gros bébé capricieux qui sait pas changer sa couche lui-même. La voilà justement, qui reprend son caprice, qui agit comme une gamine en se bouchant les oreilles. Même lui, son frère, a du mal à croire qu'ils n'ont qu'un an et demi d'écart à l'heure qu'il est. On dirait une adolescente. Un nouveau soupire et le voilà qui lui tourne le dos. « T'es qu'une gamine. Fais chier, j'y vais... » Il vérifie dans ses poches s'il a ses clés, ça serait con qu'à cause de cet événement il ne puisse plus rentrer chez lui, et se dirige vers la porte d'entrée de la chambre du love hôtel, ne zieutant même pas en arrière. Qu'elle se débrouille, cette arrogante qui demande de l'aide et qui n'est pas reconnaissante. Elle a beau être sa soeur, il a ses limites lui aussi.

tenue+ Ca n’est pas comme s’il n’y s’y attendait pas, qu’elle vienne le retenir mais Kaoru a espéré que non, qu’elle continue de bouder pour qu’il puisse librement. Maintenant que Reira s’agrippe à lui, il n’est plus en mesure de partir sans s’en vouloir : qu’il hait se caractère que mère nature lui a donné. Le Japonais soupire, sa sœur est pitoyable, mais finalement, lui-même n’est pas bien mieux. En lui cédant sans cesse, il s’enfonce dans un gouffre et entraîne sa sœur avec lui. C’est un maudit cercle vicieux. Alors finalement Kaoru se déchausse et guide sa sœur jusqu’au lit, se convaincant qu’aucun ébat impliquant sa sœur n’ait eu lieu auparavant dessus. Il la fait s’asseoir dessus et s’assoit lui-même dessus. Il la blottit contre lui, se munit de la télécommande pour allumer la télé et mettre une chaîne de dessins animés en Japonais, parce qu’il ne supporterait aucun silence dans cette situation puis il s’allume une cigarette. C’est censé être interdit, mais pour une fois il se comportera comme un vrai enragé, en d’autres termes, il s’en fout, il en a besoin. Il tire une bonne latte avant d’expirer la fumée toxique. « T’es vraiment… vraiment chiante… » Il tapote légèrement l’épaule de sa sœur comme pour la rassurer, la calmer. Non, il sera sans doute jamais capable de l’abandonner mais il faudrait bien qu’un jour elle comprenne qu’elle est entrain de devenir folle, et si pour ça il faut une brisure nette, Kaoru se résoudra – avec mal certes, à le faire. « Maintenant calme-toi. »